Kankan
on Michelle Brosseau Nestor (Burkina Faso), 31/May/2011 15:26, 34 days ago
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Un Atelierà Kankan – Haute GuinéeAu programme de la semaine dernière nous avons eu un atelier sur « la démarche d’un diagnostique et l’élaboration d’un questionnaire adapté au contexte des fédérations de paysan(ne)s agricoles » à Kankan qui est dans la région de la Haute Guinée – le pays des malinkés. Le climat et le paysage de cette région sont très semblables au Burkina Faso (savane arborée) – alors il fait super chaud – mais il fait chaud aussi pour ceux qui viennent des autres régions assister à cet atelier – ce n’est pas seulement la foté (blanche) qui transpire mais les foré (noir) aussi.En début de semaine j’ai préparé des outils pour l’atelier – jeudi le 26 mai nous sommes partis pour un retour dimanche le 29 mai et l’atelier c’est tenu le vendredi et le samedi – le pourquoi que mon blogue est un peu en retard. Hier je croyais être capable de me reposer mais pas question - il fallait produire un guide diagnostique, une note technique de diagnostique, une grille d’analyse et une grille d’évaluation – selon les travaux produits en atelier - et mon homologue n’est pas disponible car il est en mission sur le terrain.Je dois dire que les 2 jours d’atelier ont été une expérience très enrichissante pour moi – à voir les jeunes techniciens (les personnes en administration sont des techniciens) se mettre à la tâche de façon sérieuse et énergique. Ce qu’ils devaient accomplir en 2 jours n’était pas une petite tâche et j’ai été vraiment impressionné. Il est vrai que des ateliers ils sont habitués – ils ont tous reçu des ateliers de formation ad nauseam – mais cette fois-ci ils devaient produire eux-mêmes les outils qu’ils vont utiliser sur le terrain et ce n’était pas si mal.Par contre pour faire les 2 jours d’atelier il a fallu se déplacer de 700km – soit 12 heures de route. On m’avait avisé d’être prête pour 8h du matin mais comme toujours il y a eu des retards et on est venu me chercher au bureau à 11h. Ensuite il fallait acheter des bidons pour du gazoil (diesel) et les faire remplir carpénurie de gazoil à Kankan. Ensuite il fallait aller chercher une cinquième personne qui se joignait à nous pour le déplacement. Nous sommes partis de Conakry à 13h00 pour arriver à Kankan à 1h du matin. Pendant tout le voyage nous sommes arrêtés qu’une seule fois, et moi j’avais la place de choix, en arrière au centre entre deux qui sentaient le swing. Durant les 14 h en voiture on a eu peut-être 1h de conversation en français – la balance en soussou. De plus les routes sont vraiment dangereuses et on avait un cowboy comme chauffeur donc impossible de fermer l’œil. Je considère que nous sommes chanceux d’être arrivé sain et sauf.Le retourétait sensiblement la même chose (700 km) mais nous n’étions que 4 dans la voiture – donc je suis près de la fenêtre et moins tassée. Nous sommes partis à 8h de Kankan, avec tout de suite de la musique disco africaine sur cassette et en mode « repeat » - pour rentrer à Conakry à 20h.Voyager le jour j’ai pu vraiment apprécier comment les routes sont dangereuses. Non seulement il y a des grandes sections de la route nationale qui sont pleins de nids de poule (en fait plutôt de cratères) mais en plus on partage la route avec les bœufs et les chèvres donc il faut faire du 130 km/h à du 0 km/h dans l’espace de 2 secondes. Les éleveurs de troupeaux préfèrent la route que les pistes peu importe le danger à la vie humaine. Les voitures en pannes sur la route sont parfois dans une courbe – donc on ne les voit pas mais il faut les éviter à 100 km/h en espérant qu’une autre voiture en sens inverse ne passe pas en même temps. Quand on est pris en arrière d’un camion qui fait 60km/h on prie le bon Dieu que la voie va être droite sans trafic à sens inverse car le chauffeur lui dépasse coûte que coûte. Les motocyclistes et les piétons se déplacent àleurs risques et périls – car même si la rue est bondée de monde parce que c’est la journée du marché c’est leurs problèmes – le chauffeur passe à 60km/h – c’est à eux de se tasser et vite SVP.Au retour la conversation est presque inexistante en français – et malheureusement le 5e passager n’est pas avec nous (c’est un des doyens) car la vraie personnalité des autres passagers c’est affichée – arrogant – super macho – et qui gueule tout le temps. Les peuls sont si, les malinkés sont cela, les motocyclistes sont imbéciles et ne savent pas conduire parce qu’ils ne veulent pas se tasser pour se ramasser dans un ditch etc…. UN ENFER DE VOYAGE – je suis rentrée tellement crevé. Jamais plus de voyage avec ce groupe - ça m’a tellement énervé.Une petite conversation avec mes collègues de voyage :Kadhafi est perçu comme un héro ici en Guinée – car il a su partager son capital avec les autres pays africains. Même si ce sont les Libyens installés en Guinée qui profitent des bénéfices du capital les Guinéens profitent aussi des infrastructures qui ont été installées. Il n’y a pas un français/européen qui en aurait fait autant. De plus la guerre civile en Libye a été initié/provoqué par les français – tout comme en Tunisie et en Égypte.Alors je me demande pourquoi la France et l’Union Européenne investissent autant dans ce pays quand il n’y a rien de bon qu’un européen (colon) peut faire. Le plus drôle est que le salaire de ses collègues de voyage est payé justement par l’Union Européenne.Voilà mon blogue de la semaine. Malheureusement je ne peux pas tout partager dans mon blogue comme la notion du « respect », les habitudes d’hygiènes, et la colocation – ce seront des sujets de conversations à mon retour.Désolé pour la qualité des photos mais mon appareil est défectueux - le "shutter" (en français??) ne s'ouvre pas complètement d'ou les coins foncés.Bonne semaineà tous.